Gianfranco Iannuzzi.
Et si on parlait de vous… qui êtes-vous ?
Je m’appelle Erick Venturelli, j’ai 58 ans. Ma formation de base est scientifique dans la géologie et la chimie. A priori on peut dire que cela n’a rien à voir avec la photo…pourtant, il y a quelques temps, la photo était aussi de la chimie pour le développement des films et les tirages papiers. Pour les prises de vue extérieures, la géologie m’a surement apporté plus de précision pour ma vision dans l’espace et une compréhension des phénomènes naturels qui font partie intégrante d’une photo de paysage. Sensible aux traditions locales, c’est justement ce que j’essaie de photographier dans mes voyages pour en faire profiter mes amis et ne pas oublier qui nous sommes.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
En tout premier lieu, ce qui m’inspire ce sont les spectacles des carrières et les photos en lumière difficile, car on a toujours l’impression que l’on va découvrir un mystère et puis, parce que c’est un vrai challenge technologique. Dans une photo normale, en général les murs ne bougent pas, ici tout est en mouvement et pour que la photo soit belle, il faut intégrer tous ces paramètres en basse lumière pour en faire une composition. Je ne cherche pas la représentation exacte de ce que je vois mais plutôt une interprétation de ce que j’aimerai voir ou que j’imagine. C’est une démarche de création.
En quoi consiste votre travail exactement ?
L’objectif que nous nous sommes fixés avec Gianfranco Iannuzzi est de créer des images photographiques qui transmettent la sensation que l’on éprouve quand on voit le spectacle, c’est-à-dire que le spectateur est lui-même un acteur du spectacle puisqu’il s'y déplace à l'intérieur même. Il ne s’agit donc pas de reproduire une image figée du spectacle mais de restituer le lien éphémère intense qui se crée entre les images projetées et le visiteur. Il m’arrive d’ailleurs très souvent de prendre des photos de personnes à moins d’un mètre sans qu’elles s’en aperçoivent tellement elles sont absorbées par le spectacle. Les meilleurs moments sont ceux liés aux amoureux qui s’enlacent ou encore aux enfants et aux couples qui dansent au beau milieu de la projection, donnant aux photos toute leur signification.
Le fait de travailler avec des musées ou des sites historiques a-t-il un attrait particulier pour vous ?
Oui, car c’est un terrain de jeu infini pour la création artistique photographique. Jamais une fois il n’y a la possibilité de retrouver la même situation ou la même atmosphère entre les images qui défilent et le public. Je peux rester des jours entiers et prendre des photos l’infini pour composer les images comme des tableaux surréalistes. Mais je crois que c’est Gianfranco lui-même qui parle le mieux de mon travail.